Comment je suis passée d’un métier d’Educatrice de Jeunes Enfants à celui de photographe.
Voilà quelques temps que j’avais envie de venir partager tout ça ici. Comment je suis devenue photographe, puis coach et au delà de tout ça comment je suis passée de l’ancienne moi à celle d’aujourd’hui. Je ne savais pas sous quelle forme le faire, je me connais… un post sur mes réseau pour ça … c’est impossible 🤪 Alors j’ai décidé d’écrire un article sur mon site. déjà pour lui redonner un peu de vie ! Et puis pour me donner l’occasion de partager différemment sur les réseaux. Ceux qui me connaissent savent combien je n’aime pas trop faire simple quand on peu faire compliqué LOL ! Au delà de ça, c’est plutôt une envie d’écouter mes envies justement !
Il y a tellement de choses à dire sur ce qui s’est transformé dans ma vie ces dernières années. Cette place d’entrepreneure pour commencer. Mais suite à ça il y a eu tellement plus … Car il y a 5 ans, c’est bien ma vie qui peu à peu a changé du tout au tout. Pas d’un seul coup, non ! Mais je crois qu’en me reconnectant à cette voix intérieure, en m’alignant avec mes désirs profonds, beaucoup de choses qui ne me convenaient plus ont de fait évoluées.
Pour simplifier les choses, je vais commencer par vous parler de comment j’en suis venue à l’entreprenariat et en premier lieu à la photographie. Je crois que c’est le point de départ de beaucoup de choses et l’illustration parfaite de cet adage que j’affectionne tant “Il n’y a pas de hasards il n’y a que des rendez-vous”.
Si la photographie a toujours eu une place particulière dans ma vie (petite je parcourais les albums de famille comme je dévorais les livres) c’est à l’âge adulte que j’ai été attirée par son côté créatif. Une rencontre, un partage d’expérience, puis d’autres m’ont conduit à acheter mon premier boitier alors que je passais la soutenance de mon mémoire d’EJE. Pour rester sur la version courte des choses, les 5 années qui ont suivi n’auront été que rencontres, opportunité et élan de vie dans un contexte personnel plutôt difficile. Finalement chaque élément, même le plus douloureux aura eu du sens. Ce que je retiens de magique, c’est que souvent sur le chemin, sans pouvoir l’expliquer ni même savoir où cela me mènerait, je savais que telle personne ou tel moment avait du sens dans ma vie. Comme si tout me conduisait à les vivre même si je n’y voyais pas beaucoup de sens sur l’instant.
Et puis une après-midi de septembre, alors que je ne l’aurai pas cru 5 semaines avant si on me l’avait dit, je suis allée voir ma directrice de l’époque pour lui demander une rupture conventionnelle. Si le suspens a duré plusieurs semaines, je me souviendrai surtout du déclic. D’un déclic douloureux mais finalement libérateur.
Cela faisait des années que j’étais atteinte d’une maladie auto immune. Que j’allais au travail coûte que coûte refusant quand je le pouvais, les arrêts maladies prescrits par mon médecin. Parce que cela me faisait du bien d’y aller. Enfin c’est ce que je croyais. En réalité, et je l’ai compris des années plus tard, il se cachait derrière tout ça de nombreuses peurs et croyances. Notamment ce besoin de “sacrifice” et de chercher à faire passer “l’autre” avant moi. C’était une manière d’exister. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le “sacrifice”, et le don de soi ont toujours un intérêt pour la personne. Inconscient la plupart du temps, mais cela retranscrit un besoin d’exister, de se rendre “visible” , “serviable » et donc de rechercher à être aimé pour cela. Pire cela reste toujours marqué sur une “ardoise” dans le subconscient, et pourri autant la vie de l’entourage que celui de la personne. Mais c’est un autre sujet !
Ce matin là, fatiguée, las de souffrir, et décidée à écouter mon corps, je suis partie chez mon médecin. Pour la première fois, c’est moi qui ai demandé d’être en arrêt maladie quelques jours. Je ne supportais plus la douleur. Mon mental si résistant jusque là, lâchait. Pour cette première fois, mon médecin a refusé. Il m’a dit à peu près ces mots “Je crois que le problème est ailleurs et que je ne vous rendrai pas service en faisant cela aujourd’hui. C’est votre jour de repos. Rentrez chez vous, posez vous et réfléchissez. Peut être avez vous besoin de passer à autre chose ? Avez-vous pensez à vous reconvertir ? ”.
Ce matin là ce fut la douche froide. J’aimais mon métier, je le faisais avec passion. Je ne comptais pas mes heures. C’était la preuve que j’aimais ça non ? Pour qui se prenait-il en me disant ça? J’étais malade, d’une “vraie” maladie (me disais-je), pas en burn out ! Et puis mon travail auprès des enfants, me nourrissait tellement. Sans parler de cette “chance” que j’avais de travailler dans un tel établissement, avec un tel projet et cerise sur le gâteau une telle directrice. Je ne pouvais pas laisser ça. Pas après ces années d’études, ces années de recherche pour trouver un lieu où m’épanouir professionnellement …
Je suis d’abord repartie en pleurant, en colère et clairement en position de victime. Je me souviens être arrivée chez moi, m’être laissée tombée sur le carrelage et pleurer pendant des heures. Penser que je portais toute l’injustice du monde sur les épaules. Penser avec conviction, que pour une fois où j’osais exprimer un besoin, je n’étais pas écoutée ni comprise. Encore une fois. En réalité, la vie ne faisait que me faire expérimenter ce en quoi je croyais profondément à l’époque. Si je l’ai compris des années plus tard, je n’ai fait que renforcer cette croyance bien ancrée en moi, celle selon laquelle, je ne serai jamais comprise ni entendue. ..
Après des heures comme ça, à évacuer et réentendre les mots de médecins en boucle, j’ai fini par me calmer. Les mots ont fait leur chemin et ont rejoint tout ce que j’avais expérimenté les semaines précédentes. Ce plaisir ressenti à travers la photo, les rencontres et ce rêve non avoué que ça aurait été chouette d’en faire mon métier…. Aujourd’hui j’ai une profonde gratitude pour cet homme. Ces quelques mots auront contribué à changer le cours de ma vie. Sans doute était-ce le bon moment pour moi pour les entendre aussi…
Si je n’ai pas tout vu, tout analysé sur le moment, j’ai vite compris que si j’aimais mon métier, mes tripes elles m’appelaient ailleurs. Mon coeur rêvait d’un autre chemin. Mais que ma tête elle disait qu’il était impossible à vivre. “Arrête de rêver ! ”. Voilà ce dont j’essayais de me convaincre. Mais j’ai appris une autre chose (peut-être est ce une autre croyance ?) : La vie vous appelle toujours à l’ordre !
Le reste j’ai mis des années à le comprendre et l’accepter aussi je crois. Mais tout le travail que j’ai fait en thérapie par la suite m’aura permis de comprendre qu’à ce moment là, quand je n’arrivais plus à me lever le matin, que j’avais l’impression de devoir me battre contre moi-même, mon corps lui ne faisait que me retenir pour m’empêcher de continuer sur le “mauvais” chemin. En tout cas m’inviter à regarder ailleurs. J’ai aussi compris que si je faisais tant d’heures, que je ne les comptais pas, ce n’était pas que par dévouement, c’était pour fuir une certaine réalité personnelle aussi. M’occuper l’esprit pour ne pas penser à ce qui me rendait malheureuse, pour ne pas ressentir ou le moins possible ces émotions.
J’ai compris aussi que c’était une manière d’exister pour moi. Avoir une place, en essayant un peu de me rendre indispensable. Quant à mon travail auprès des enfants, clairement, un jour j’ai vu, qu’en intervenant auprès d’eux, en leur accordant une vraie place, en défendant leurs besoins, leurs droits et en me faisant en quelque sorte leur porte parole, c’était mon propre enfant intérieur que je cherchais à guérir. Pourquoi dès que sa touchait l’enfance, ça me touchait tant intérieurement. Il m’a fallu du temps pour comprendre tout ça. Des années après avoir quitté ce métier. Mais peu importe, cette compréhension m’aura permis d’avancer et d’apprendre à faire confiance en mes ressentis. Parce qu’il est indéniable qu’en passant cet appel ce midi là, les yeux encore plein de larmes, j’ai pris une des plus belles décisions de ma vie. Ou devrais-je plutôt dire, je me suis témoignée la plus belle preuve d’amour ! Peut-être la première de ma vie ! Je me souviens de la douleur d’avoir dû prononcer ces mots devant ma directrice, mais aussi du sentiment à l’intérieur de moi, que tout était ok. La fluidité et la confiance ressentie malgré les incertitudes et les peurs. C’était assez contradictoire !
Quoi qu’il en soit, l’après fut différent. J’ai fait un pas. J’ai ouvert cette possibilité de dire non à l’autre (quitter un job et un lieu que j’aimais vraiment) pour me dire oui à moi. Mon premier véritable NON, et mon premier OUI ! OUI à mes rêves. Oser sortir du chemin tracé. Sauter dans le vide, en plein brouillard, mais faire confiance en la vie et me faire confiance. OSER le grand saut ! Et quel saut !
Aujourd’hui je me rends compte que j’ai fait un sacré chemin. Cela n’empêche pas les peurs d’êtres toujours présentes. Cela n’évite pas les questions que je me pose encore, les doutes que je ressens. Encore aujourd’hui, je n’écoute pas assez attentivement cette petite voix. Mais désormais, dans ces moments là, j’essaie de me reconnecter à la Elodie de cette époque. Me souvenir de ce saut dans le vide et de la vie qui m’a porté. De cette confiance et sérénité ressentie, alors que de l’extérieur, tout aurait amené à crié “Au feu!!!!”. Je remercie d’ailleurs mes parents et certains de mes amis proches de m’avoir fait confiance et de m’avoir laissé faire mon chemin. En tout cas, de ne pas m’avoir transmis leurs peurs s’ils en ont eu. Ils furent d’un grand soutien dans ce moment particulier. Ils m’aidèrent tous à continuer à écouter cette voix intérieure et à faire fis des autres qui criaient leurs propres peurs.
Je crois qu’on ne peut pas se tromper dans la vie et quoi qu’il arrive on sera toujours guidé. Parfois c’est violent, comme pour crier plus fort et passer au dessus de nos croyances, nos peurs etc… Mais je crois qu’on peut aussi vivre les choses de manière fluide, douce, et apaisée. J’ai encore du chemin à parcourir au sujet de cette fameuse croyance selon laquelle “il faut en chi**” pour y arriver dans la vie”, mais pas à pas je déconstruis et reconstruis. Je crois qu’à travers ces mots j’avais besoin de me rappeler que c’est possible ❤️
J’ai envie de terminer ce récit par cette image prise il y a quelques années sur un mariage. Ce jour là où j’ai fait un pas de plus vers mon chemin, en m’autorisant à prendre cette image et répondre à mon besoin de créativité ailleurs que sur un projet perso. Jusque là en reportage, je m’appliquais en effet à faire le taf pour mes clients, c’est à dire à créer des souvenirs qui répondaient à ce que je pensais être « leurs attentes ». Surtout ne pas sortir du cadre. Ce jour là, en réalisant cette image et surtout en la conservant dans la galerie par la suite, je me suis autorisée à être un peu plus moi ! Cette femme créative, qui s’émerveille et ressens de belles choses devant un tissu qui vole. De partager cette image avec mes clients et finalement expérimenter que ma force, mon identité, mon individualité était là… dans ce genres de clichés. Un autre enseignement, quelques années après, qui est venu renforcer le premier… C’est en étant pleinement soi-même que l’on trouvera l’équilibre ✨
A votre tour, où que vous vous trouviez aujourd’hui sur votre chemin, je vous souhaite de jolis pas 🦶🏻 et de belles avancées 🙏
7 Comments
Cette robe, cette image… En racontant ton histoire, tu éclaires mon chemin… Merci Elodie !
Merci ma Caro !
Très bel article ! J’adore te lire et en plus les images me rappellent un joli souvenir 🙂
Gros bisous!
Cam
Merci Camille ❤️
Merci pour ce partage de vie…. Ce « oui » à toi dont tu parles, je l’ai expérimenté il y a 5 ans quand j’ai dis « non » à une vie toute rangée, bien confortable, mais sans émotions, depuis, ce n’est pas facile tous les jours mais je n’ai jamais regretté un seul instant ce Oui 🙂
❤️
Bravo pour votre authenticité et pour avoir osé le grand saut vers la photographie et l’entrepreneuriat